samedi 20 novembre 2010

Lucian Freud Make Money at : http://bit.ly/copy_win









l'atelier du peintre












Jerry

Plus les années passent, plus le caractère spectaculaire de ces descriptions de l'âme, mise à  nu devant le chevalet de l'artiste, s'accentue. Jusqu'à devenir gênant, oppressant quand les modèles sont trop décortiqués. Cette descente au cœur du secret de l'humain, sans concession, sans sourire, prend un côté obsessionnel qui retient, attache, accroche, interpelle et, finalement, séduit.




La force et la complexité des autoportraits de Lucian Freud relèvent de cette tension entre intériorité et représentation, entre réflexivité et mise à distance ironique. Ponctuant régulièrement son travail, les autoportraits offrent de multiples variations autour du dispositif du miroir, du portrait frontal en buste en passant par les représentations furtives du peintre au détour d’un reflet dans l’angle d’une composition. Il en est de même pour les mises en scène parodiques du peintre nu dans ses godillots, palette à la main, brandissant son pinceau ou encore du vieux maître poursuivi par les ardeurs d’une jeune modèle, nue. L’artiste affirme que "pour se représenter soi-même, il faut essayer de se peindre comme si on était quelqu’un d’autre. Dans l’autoportrait, la "ressemblance", c’est autre chose. Je dois peindre ce que je ressens sans tomber dans l’expressionnisme."



Les premiers nus de Lucian Freud apparaissent également dans les années 50. Ils dénotent une considération plus prégnante pour le rendu des carnations et des descriptions du corps, quasi anatomiques.










Lucian Freud painting the Queen in 2001



La reine Elizabeth elle-même, qui a posé pour lui, n'échappera pas à ce regard aigu. L'artiste livrera un petit tableau, à mille lieux des habituelles représentations flatteuses de la souveraine.


"Je n'ai jamais pu peindre des choses que je n'avais pas là, sous mes yeux. Tout est autobiographique et tout est portrait, même si ce n'est qu'une chaise", expliquait Freud.



 "Ses premières toiles ont remodelé l'art britannique tandis que ses œuvres tardives soutiennent la comparaison avec les plus grands peintres figuratifs de toutes les époques".





Les touches de Lucian Freud article de paul Brannac :

 "Pour apprécier - pour critiquer - la peinture de Lucian Freud, encore exposée pour quelques jours au Centre Pompidou, peut-être faut-il se pencher. Se pencher non pas sur ce qui est la peinture, mais sur ce qui la fait: se pencher jusqu 'à la touche." 

 "Depuis la tête de la petite fille nue de Grand intérieur, Paddington (1968-1969) s’élance une plante d’intérieur tentaculaire dont les feuilles se détachent du fond clair comme des nénuphars sur l’étang.
 Sur un plan légèrement décalé par rapport à la perspective du sol, la plante fait un monde, un monde que le sommeil de la fillette suggère onirique, que les entrelacs sombres des ramures supposent cauchemardesque.
 Mais, paradoxalement, Freud semble avoir accordé plus de temps à chacune des feuilles dont on aperçoit les repentirs qu’au visage de sa fille, noué par la peinture, ou qu’à l’autre ombre du tableau, la veste accrochée, traitée sans finesse, pour sa seule fonction de masse. Dans certaines feuilles donc, on découvre réunies ensemble différentes touches dont le peintre fait varier les épaisseurs: en aplat, en hachures larges, en hachures serrées, en brosse, maniant différentes inclinaisons de pinceau." 


 "Ces touches produisent le plus souvent trois effets qu’il use de manière complémentaire dans toute sa peinture: grêlé, lisse et «ras de tapis». Celle-ci, la plus subtile, Freud l’abandonne peu à peu, y compris dans ses motifs végétaux. Elle est encore présente dans le mouvement ténébreux des branches d’Acacia (1975), mais a disparu des courbures lisses et grasses de l’agave qui dissimulent, minuscule, l’artiste lui-même dans son Autoportrait à l’écoute. Et paradoxalement, dans Homme vu de dos (1992) c’est justement le tapis rouge, sur lequel le modèle a le pied posé, que Freud néglige, jusqu’à remplir son motif de touches épaisses à mesure qu’il descend en bas de la toile, touches d’un rouge monochrome et sans relief, qu’il ne se résout pas toutefois à lisser."

 Car ces fonds uniformes, qu’autrefois on appelait des repos, Freud les délaisse souvent à son ample touche lisse comme dans Soirée dans l’atelier (1995) ou Matinée ensoleillée, huit jambes (1997), qui partagent le même arrière-plan. L’habit, que Freud représente peu, est pareillement offert au lisse, à un lisse sans reflet, sans aspérité, touche qui amidonne le tissu, fige la veste de Reflet avec deux enfants (autoportrait) (1965), dont la reproduction fait l’affiche de l’exposition, comme il interdit tout éclat ou nuance d’ombre au drap blanc tassé de Nu à la jambe levée (Leigh Bowers) (1992), motif qui appuie et rehausse nombre de ses nus."

 C’est que Lucian Freud, peut-être, ne s’intéresse pas aux fonds, aux plans intermédiaires ou aux vêtements, à ses rares détails qui, dans le dénuement de ses compositions, entourent ses personnages, parce qu’il s’intéresse à eux, à leur chair, à leur nudité crue, pour laquelle il réserve l’effet grêlé qui a fait, après Kokoschka, Soutine, ou parfois même Bacon son contemporain et ami, la réputation de sa peinture. Cette touche épaisse accumule la matière sans ordonnance apparente mais chaque fois se densifie près des articulations, sur le sexe, à l’approche du visage, et se sature presque autour du nez, comme dans Autoportrait, reflet (2002).
 C’est par cette grêle de matière, entassement et évidement à la fois, que ses nus se structurent, par elle que leur autonomie s’affirme et que se révèle la superfluité de leur environnement." Parfois, cette grêle se liquéfie et c’est elle, alors, qui accorde à l’eau coulante des robinets de Deux lutteurs japonais près d’un évier (1983-1987) l’éclat d’une chaîne d’or de Rembrandt. Là, soudain, Lucian Freud semble ne plus refuser sa peinture aux infinies nuances de la lumière, et admet sa traversée. Parfois, au contraire, cette grêle empèse, comme lorsqu’elle ternit les cerises de l’Irlandaise au lit (2003-2004) et recouvre ce que Chardin avait obtenu en peignant des prunes: non la couleur de la chair, ni celle de la peau, mais l’équilibre de leur transparence. C’est cette transparence, ce «dessous» qui fait défaut jusqu’aux chairs qu’il peint. 

Et c’est peut-être sa volonté même de peintre qui est à l’origine de cette absence, de cette absence des absents. Pour le dire autrement, avec les mots de Lucian Freud: «J’ai toujours méprisé « la belle peinture » et la « délicatesse des touches » […] J’aimerais que mes portraits soient les gens, non pas qu’ils soient semblables à eux». En d’autres termes, il voudrait que ses images ne soient pas les images de quelqu’un, mais ce quelqu’un lui-même, «non ayant l’aspect du modèle, mais étant le modèle». Et l’on dit qu’il ne fait pas de dessins préparatoires (ce qui est inexact) comme pour accréditer l’immédiateté de cette immanence: l’homme de peinture soudain surgi de la toile et homme lui-même.
 Peut-être est-ce vrai, mais alors il ne s’agit pas d’immanence mais de substitution, puisqu’une image a supplanté son modèle et s’est déliée de lui tout à fait.











This painting was sold in September 2007 for £9.3 million



Lucian Freud: Naked Girl with Egg
Naked Girl with Egg
Lucy

portrait de Bacon


Les hommes que densifie la peinture de Lucian Freud manquent au sens technique, de ces «dessous», dont Cézanne disait qu’on ne leur accorde jamais suffisamment d’importance. Au sens figural, ils manquent d’intensité, non qu’ils n’en aient pas, mais insuffisamment. Ce qui est formidable, formidable et incompréhensible, dans la peinture de Cézanne, c’est à quel point ce qu’il peint — une pomme — est présente en même temps que sa peinture dit, radicalement, à quel point cette pomme n’est que peinture.

"La vitalité de ses nus, l'intensité de ses natures mortes et la présence de ses portraits de famille et d'amis ont assuré à Lucian Freud une place unique dans le panthéon des artistes de la fin du XXe siècle"

living-by-the-rags_1989-90






 portrait de 1995, Benefits Supervisor Sleeping, a été adjugé par Christie's à New York pour la bagatelle de 33,6 millions de dollars.
Les très grands formats conçus dans les années 1990-2000 démontrent une ambition colossale, une conscience de son aura internationale et une certaine autorité au sein de la communauté artistique.


Sue Tilley posing in front of one of her portraits


Detail from Freud's Large Interior, W11 (after Watteau).



Les hommes de Lucian Freud quant à eux ne sont point des pommes, et ils souffrent de leur présence, comme si, auparavant, ils n’avaient pas été. C’est pourquoi l’artiste les fait si vieux déjà, qu’il les alourdit de chairs vieillies, qu’il vermoule les bois, corrode les métaux et glisse un trait vert entre deux carreaux — précocement. C’est pourquoi ce fauteuil au fond, derrière la femme nue et son lit de fer rouillé, ce fauteuil dont un bleu bitume indique l’usure de l’assise et une estompe trop rapide celle du dossier, ce fauteuil ment, il feint d’avoir été."

 Lucian Freud , article de Brannac.


A voir à L’atelier Centre Pompidou Jusqu’au 19 juillet 2010.


Dessin

                                                        Beaubourg expo freud

accrochage de la toile benefits supervisor

Le peintre britannique Lucian Freud, petit-fils du célèbre psychanalyste Sigmund Freud, est "mort paisiblement à son domicile de Londres" dans la nuit de mercredi 20 à jeudi 21 juillet, à l'âge de 88 ans
Lucian Freud est décédé à la suite d'une brève maladie à son domicile londonien.

"Dans ses relations sociales, il était stimulant, humble, chaleureux et spirituel. Il a vécu pour sa peinture et a peint jusqu'à sa mort, se tenant à l'écart du vacarme de la vie artistique"





Freud in 2005 Credit -  David Dawson - Courtesy of Hazlitt Holland-Hibbert







Man at Night (Self-portrait), 1947-48


The Brigadier






Girl in bed (1952)

Frank auerback

Autoportrait

Man with a Feather (Self-portrait), 1943,

Girl in the dark jacket 1947




"Man in a Chair,"  1983-85

Girl with a Kitten (1947)

Girl with Roses (1947 - 1948)


Girl in a Blanket, 1952

Head of a Man (1966) Christie's

head of the big man

Naked Man with Rat (1977-78)

The Painter apostrof s Room, 1944 


The Painter's Daughter, 1977-78 

The Painter's Mother (1984) Credit Bridgeman Art Library










Lucian Freud at the National Portrait Gallery.
Lucian Freud, Portrait of the Hound, 2011. Image via












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