mercredi 16 mai 2012

Menus Plaisirs en son décor en bois.
 
De tradition, et parce que lié au caractère mobile de la Cour qui va de château en château, multipliant, ici et là, les fêtes données en toutes occasions (anniversaires, naissance, mariages, visites d'hôtes de marque,) et pour l'ordinaire qui est lui aussi rythmé par des bals, spectacles, et autres manifestations soulignant la majesté du souverain autour duquel toute cette vie festive s'organise, et avec la complicité d'artistes qui retrouvent là le rôle du décorateur de théâtre, on construit des baraques en bois qui sont l'écrin de décors raffinés et certaines d'entre eux (conçus par Pierre-Adrien Paris), vont resservir dans l'aménagement de la cour de l'Hôtel des Menus Plaisirs de Versailles en 1789 pour l'Assemblée des trois ordres.
Etrange destin que celui d'un décor conçu pour des fêtes et qui devient le cadre de quelques unes des plus essentielles décisions sur lesquelles nous vivons encore en donnant l'exemple.
Et c'est bien l'étrange sort donné à des décors, conçus pour la fête et ses débordements, qui entrent dans l'apparat voulu par un pouvoir qui se cherche des repères, un cadre digne de lui.
Chardin défiant le temps.
"Chardin est hors de l'Histoire, il ne conte que la sienne. Celle d'un homme centré sur l'essentiel et dans le quotidien, le rien, ou ce qui passe pour l'être. Il est le frère de la servante qui vit dans la douce lumière des cuivres bien polis par le soleil, dans la grâce naturelle d'enfants sages qui attendent le repas, dans un foyer que rien ne semble perturber."

Affiche lacérée

L'affiche lacérée, l'alliance de la lettre et de la couleur.
Fernand Léger, au début du XX° siècle, alors qu'il incarnait la modernité  avait porté son attention sur le mur. Le mur, support d'une expression picturale qui n'avait rien à voir avec la peinture murale classique. On le considérait en tant qu'oeuvre d'art spontané (publicités, affiches) à quoi s"ajoute bientôt l'intérêt que l'on porte au graffiti.
Imaginons la jonction de tous ces éléments, un chatoiement des couleurs et des formes porté par l'affiche et l'apport occasionnel, accidentel, spontané, des éléments climatique (pluie, vent), de la main du passant qui intervient sur l'affiche, en déchire des morceaux, y ajoute une écriture qui est celle de la hâte, voire de la protestation.

Un art est né, celui de l'affiche lacérée:
Quelques artistes des années 60 (Villéglé, Hains, Rotella, Vostell, Dufrène) ce sont spécialisés dans cette quête de l'affiche comme support artistique d'un geste créateur qui s'incarne dans l'arrachage, lui même devenant un élément intervenant dans un résultat où jouent le hasard, le rythme même de la rue.
 Car cet art  est étroitement lié à la vie urbaine. Il s'inscrit dans la hâte, la fébrilité du climat de la ville et retrouve quelque chose de la rudesse des éléments, tout comme la peinture qui lui est contemporaine et se résume à sa seule émergence sur la toile (Fautrier, Dubuffet).
L'attrait de cet art c'est qu'il mêle forme et mots, couleurs et matières (l'épaisseur créée par les couches successives des affiches collées les unes sur les autres). Il devient le territoire de cette alliance aléatoire et qui est une obsession de l'art : cette rencontre du mot et de la forme. C'est aussi le règne de la lettre, ce support du rêve (que l'on songe à Mallarmé, aux dadaïstes). Un support sans limites.

Yoshiume

























Yoshiume